Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/44

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monde ne succombe pas à la terreur ! Tourne les chevaux, ô cocher, rentrons dans nos demeures. Comment jouirais-je des jardins et des fleurs ? Mes yeux ne voient plus que la vieillesse, mon esprit ne songe plus qu’à la vieillesse. »

Le prince rentra dans son palais, mais il n’y retrouva pas le calme. Il allait de salle en salle, murmurant : « Oh, la vieillesse, la vieillesse ! » Il ne connaissait plus la joie.

Il résolut pourtant de tenter une nouvelle promenade.

Alors, les Dieux formèrent un homme accablé de maladies, et ils le mirent sur le chemin de Siddhârtha.

Siddhârtha aperçut le malade, il fixa les yeux sur lui, et il demanda au cocher :

« Quel est cet homme au ventre épais ? Il a le souffle haletant ; ses bras maigres tombent lâchement le long de son corps ; son visage est tout pâle ; de ses lèvres s’échappent des cris lamentables ; il chancelle : il se heurte aux passants ; il s’abandonne… Cocher, cocher, quel est cet homme ? »

Le cocher répondit :

« Chez cet homme, seigneur, est née, d’une inflammation des humeurs, toute la détresse de la maladie. Il est la faiblesse même ; et lui aussi, jadis, il était sain et fort ! »