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Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/55

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« Dis, qui es-tu ?

— Héros, répondit le moine, par crainte de la naissance et de la mort je me suis fait moine errant ; je poursuis la délivrance. Le monde est soumis à la destruction ; je ne pense pas comme les autres hommes ; je fuis les plaisirs, j’ignore les passions ; je cherche la solitude. Parfois, j’habite au pied d’un arbre ; parfois, je vis sur la montagne déserte, ou, parfois, dans la forêt. Je vais. Je ne possède rien, je n’espère rien ; j’ai pour but le bien suprême. L’aumône me fait vivre. »

Il parla. Puis il s’envola vers le ciel. Un Dieu avait pris la figure d’un moine pour éveiller la pensée du prince.

Siddhârtha se sentait joyeux. Il comprenait son devoir ; il songeait à quitter le palais et à devenir moine.

Comme il rentrait dans la ville, sans plaisir, une jeune femme passa près de lui : « Quelle béatitude est celle de ton épouse, beau prince, » dit-elle en le saluant. Il entendit la voix, et un grand calme se fit en lui : la pensée lui venait de la béatitude absolue, du nirvâna.

Il alla trouver le roi, il s’inclina et dit :

« Roi, consens à la demande que je vais te faire, ne me résiste pas. Je veux quitter la maison, je veux marcher dans la voie de la délivrance. Le dessein en est pris : il faut nous séparer, mon père. »