d’or, plein de lait à la farine de riz et au miel. Il pensa :
« Les Bouddhas de jadis ont, paraît-il, pris dans un vase d’or leur dernier repas avant d’arriver à la connaissance suprême. Puisque Soujâtâ m’offre ce lait au miel dans un vase d’or, le moment est venu pour moi d’être un Bouddha. »
Puis il demanda à la jeune fille :
« Ma sœur, que faut-il faire de ce vase d’or ?
— Il est à toi, répondit-elle.
— Je n’ai pas besoin d’un pareil vase, reprit-il.
— Fais-en donc ce que tu voudras, dit Soujâtâ. Je serais bien vile, si je donnais la nourriture sans donner le vase. »
Il sortit, tenant le vase d’or, et il alla au bord de la rivière. Il se baigna ; il mangea. Quand le vase fut vide, il le jeta dans l’eau, et il dit :
« Si je dois devenir Bouddha aujourd’hui même, que ce vase remonte la rivière ; sinon, qu’il la descende. »
Le vase gagna le milieu de la rivière, et là il remonta le courant avec une extrême rapidité. Il disparut dans un tourbillon, et l’on entendit le son harmonieux qu’il rendit quand il heurta, au monde souterrain, les vases où avaient mangé les Bouddhas d’autrefois.
Le héros se promena le long de la rivière. Il vit venir le soir. Les fleurs se fermaient ; les