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Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/92

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Qu’on supprime l’existence, on supprime la naissance. Qu’on supprime la naissance, on supprime la vieillesse et la mort. Toute existence est douleur. Le désir mène de naissance en naissance, de douleur en douleur. En tuant le désir, on empêche la naissance, on empêche la douleur. Par une vie pure, on tue le désir, et l’on ne subit plus ni naissance ni douleur. »

Quand vint l’aurore, le meilleur des hommes était un Bouddha. Il s’écria :

« J’ai eu d’innombrables naissances. Je cherchais, toujours vainement, le constructeur de la maison. Ah, qu’il est douloureux de renaître sans cesse ! Ô constructeur de la maison, voici que tu es découvert. Tu ne construis plus de maison. Les liens sont brisés qui rattachaient tes côtes. La vieille clôture est rompue ; l’antique montagne s’effondre ; l’esprit touche le nirvâna ; la naissance n’est plus, car le désir n’est plus. »

La terre trembla douze fois ; le monde semblait une grande fleur. Les Dieux chantaient :

« Il a paru, celui qui éclaire le monde ; il a paru, celui qui protège le monde ; l’œil, longtemps aveuglé, du monde s’est ouvert, et l’œil du monde s’est enivré de lumière. Ô vainqueur, tu rassasieras les créatures. Guidés par la lueur sublime de la loi, les êtres atteindront la rive salutaire. Tu tiens la lampe ; va dissiper les ténèbres ! »