Page:Hervey - La Famille de Mourtray T3.djvu/307

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progrès de mes sentimens ; je vais donc briser court, en ajoutant seulement que j’étois sur le point de vous les découvrir, lors de notre dernière entrevue à Londres, chez ma tante. Quand vous m’apprîtes que vous étiez à la veille de partir pour la campagne, je faillis me précipiter à vos pieds, en vous conjurant de rester, et de rester pour moi. Mais en ce moment un souvenir vint me fermer la bouche. — Vous partîtes ; combien je devins malheureux ! J’étois dans cet état de peine et de souffrance que les poètes prêtent aux ombres don, t les corps ont été privés de la sépulture : rien ne me plaisoit ; rien ne m’amusoit.

Ici Emma leva les yeux vers lui, ces beaux yeux qui exprimoient si bien ses pensées. Il parut comprendre leur langage ; car il répéta avec énergie : non, rien sur mon honneur. Je demeurai dans cet état douloureux, jusqu’à l’ar-