Page:Hervey - La Famille de Mourtray T3.djvu/314

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gnez-moi au lieu de me blâmer. Réservez-moi, je vous en conjure, ce cœur qui m’est cher au-delà de tout ce qu’il est possible d’exprimer ; réservez-le moi jusqu’à ce qu’il soit en mon pouvoir d’en réclamer la possession. Oh ! combien alors je serai heureux !

Emma, quelque peine qu’elle éprouvât à garder le silence, eut le courage de s’obstiner à ne pas le rompre : elle se leva, s’approcha de la table de jeu, et resta jusqu’au souper, assise à côté de lady Wilmington,

Rien ne pouvoit égaler la tristesse et la mortification qui éclatoient dans la contenance du marquis. Emma ne s’en aperçut que trop ; elle-même étoit bien triste et bien malheureuse. Cependant, au milieu du tumulte de ses pensées, elle éprouvoit un contentement intérieur qui la calmoit. J’ai agi, se disoit-elle, comme mon père m’au-