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Page:Hervilly - Aux femmes, 1881.djvu/11

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AUX FEMMES.

Ce n’est qu’avec cela qu’on fait jaillir la flamme
Qui peut purifier et racheter la femme !

Ô poète, ce feu, partout tu l’allumas !

Et même dans le monstre, épouvantable amas
De souillures, tu fais soudain, sainte et terrible,
Éclater et pleurer la Mère inextinguible,
La Mère à qui ses pleurs rendaient sa pureté !

AU POÈTE.

Ô maître, je salue ici la majesté
De ton génie !

AU PUBLIC.

De ton génie ! Il a pris cette haute tâche,
Hommes, de proclamer qu’on peut, sans être lâche,
Ne plus maudire, et voir, dans l’être féminin,
Dans l’antique ignorante épanchant son venin,
Innocente ainsi que la vipère des sables,
De quelle part du mal nous sommes responsables,
Et qu’il faut élargir, avec le vrai savoir,
La conscience, afin d’y grandir le Devoir.