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Page:Hervilly - Aux femmes, 1881.djvu/9

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AUX FEMMES.


Celui-là, le poète aux exquises pitiés,
L’homme qui, généreux en sa tendresse immense,
Efface le mot faute avec le mot clémence,
Et veut que par l’amour le pardon soit semé,
Oh femmes ! Celui-là, qu’il soit surtout aimé !

Qu’il soit surtout aimé, ce multiple génie,
Pour sa mansuétude adorable, infinie,
Pour son respect pieux, invincible et charmant,
Pour sa compassion fleurie en dévouement,
Envers l’ange ici-bas que tout menace et blesse,
La femme, ayant pour arme unique sa faiblesse,
La femme, azur d’avril qu’un souffle peut ternir,
La femme, être sacré qui porte l’avenir !

AU POÈTE.

D’autres diront, — Poète, ô superbe figure,
La force de ton aile et sa vaste envergure ;
Ils diront, — Dramaturge, Orateur, Citoyen,
Romancier, ce que fut ta vie, Homme de bien,
Homme de la justice et des causes proscrites.
Les pages de l’exil à coups de foudre écrites,
Ils les rappelleront, tout blêmes d’avoir vu,
Comme Dante, en un lieu sans espoir, imprévu,
Ces Césars dont le Droit, sous ses fixes prunelles,
Voit ramper et pleurer les âmes criminelles ;