Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/83

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Juifs s’il est vrai que, dans les pays où nous habitons en nombre, la situation des avocats, des médecins, des ingénieurs, des professeurs et des employés de toute espèce, appartenant à notre race, devienne de plus en plus insupportable ? S’il est vrai que toute notre classe moyenne soit gravement menacée ? S’il est vrai que toutes les passions de la populace soient excitées contre nos riches ? S’il est vrai que notre prolétariat souffre plus durement que tout autre ?

Je crois que la pression est générale. Dans les couches sociales supérieures des Juifs, elle produit un malaise ; dans les couches moyennes, c’est comme une pénible suffocation ; dans les couches inférieures, c’est le désespoir sans phrases. Il est de fait que la situation est partout la même, et qu’elle se résume dans le classique cri berlinois : « Que les Juifs décampent ! » (Juden raus ! )

J’énoncerai donc la question juive sous