Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/84

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sa forme la plus concise : Nous faut-il déjà « décamper » ? Et où aller ? Ou bien : Pouvons-nous encore rester ? Et combien de temps ?

Résolvons tout d’abord cette seconde question. Pouvons-nous espérer des temps meilleurs, prendre patience, attendre avec résignation que les princes et les peuples de la terre reviennent à des dispositions plus favorables à notre égard ? Je dis que nous ne pouvons attendre aucun revirement d’opinion. Pourquoi ? Les princes — en admettant que leurs sympathies nous soient acquises au même titre qu’elles le sont aux autres citoyens — ne sauraient nous protéger, car ils endosseraient la haine vouée aux Juifs, s’ils nous témoignaient trop de bienveillance. Trop de bienveillance veut dire naturellement une bienveillance moindre que celle à laquelle peut prétendre un citoyen d’une nationalité quelconque.

Les peuples chez lesquels habitent des