Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’économie actuelle, et que nous sommes réduits à penser que, s’il en parle au futur, c’est qu’il se place au point de vue de St.-Jean parlant dans l’Apocalypse. — Quoi qu’il en soit, le second avènement de Christ mettra fin à tout ce désordre. Un châtiment terrible éclatera sur l’humanité déchue ; mais les élus en seront préservés. Pour les justes, point de jugement du tout. Et pourquoi donc leur est-il parlé du jugement ? Pour les remplir de consolation, et les sauver de toutes les influences qui conduisent à l’horrible fin du monde réprouvé. Ils peuvent compter, eux, de ne pas être enveloppés dans cette formidable catastrophe, mais elle leur est prédite afin que, dès l’heure présente, ils rompent avec les causes qui doivent l’amener (page 118). Cette dernière idée est, aux yeux de Darby, un point capital, d’incalculable portée ; aussi ne se lasse-t-il pas d’inculquer à ses auditeurs ce mot décisif : « La prophétie tend à nous arracher au présent siècle mauvais : c’est là son principal effet. » Cette considération lui fournit l’occasion de chasser toute préoccupation politique de l’esprit de ses auditeurs, qu’il veut gagner pour une révolution de l’Église. « Les prophéties, dit-il, nous sont données pour nous diriger maintenant dans les voies du Seigneur, en nous faisant comprendre que c’est Dieu qui a tout disposé, et non pas l’homme. Ainsi les passions, au lieu de s’agiter dans la politique, se calment ; je vois ce que Dieu en dit, je lis dans Daniel que tout est réglé d’avance, et je me tranquillise. Tout à fait séparé de ces choses mondaines, je puis étudier d’avance la profonde et la parfaite sagesse de Dieu ; je m’éclaire et je m’attache à lui au lieu de suivre mes vues. Je vois dans les événements qui se déroulent le développement des pensées du Très-Haut et non pas un domaine abandonné à l’exploitation