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des passions humaines » (page 207). Quelque beau que soit ce passage, on ne peut en faire l’éloge sans réserve, puisque l’orateur semble vouloir détourner le chrétien de l’accomplissement de ses devoirs de citoyen, comme de choses purement mondaines, desquelles il faut tout à fait se séparer.

Après avoir ainsi préparé les esprits, Darby se met à dérouler son magnifique et ravissant tableau des manifestations de gloire et de puissance qui vont bientôt signaler à l’univers le Seigneur et avec lui son Église. Il commence par rectifier l’interprétation commune de certains passages des prophètes, où l’on avait cru voir que l’Église chrétienne serait glorifiée sur la terre. Selon lui, ces prophéties concernent purement et simplement les Juifs, et « je serais, dit-il, un Juif, si je voulais avoir une religion terrestre. »

Après le rétablissement des Juifs dans leur patrie, commence la glorification de l’Église dans les lieux célestes : elle va à la rencontre du Seigneur dans les airs ; Satan, chassé du ciel, exerce ici-bas ses fureurs d’Antechrist ; après quoi, la terre glorifiée voit, pendant mille ans, Christ et les siens régner de concert avec les Juifs croyants. — Et, tout à l’heure, on écartait l’idée d’une glorification de l’Église ici-bas ! Quelle contradiction ! Fidèle à cette inconséquence, M. Darby nous représente Christ régnant en personne sur les Juifs dans Jérusalem rétablie, et, en même temps, gouvernant l’Église dans les lieux célestes ; puis encore, résidant comme roi des Juifs et des Païens, à Jérusalem en Judée. Il semble vraiment que le génie de notre docteur prend son vol pour s’élever au monde invisible, mais qu’il ne peut se soutenir à cette hauteur, et retombe bientôt à terre. On voit double en se plaçant dans le point de vue de M. Darby : voilà, d’une part, l’Église, qui