Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/29

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l’économie de l’Ancien Testament. Les Patriarches, et même le peuple d’Israël au pied du Sinaï, avaient reçu des promesses de bénédiction divine, sans condition d’obéissance envers Dieu. Ce n’est qu’au chapitre XIX de l’Exode, que le Seigneur dit : « Si vous prêtez l’oreille à ma voix, vous serez mon héritage, etc. » — Or, nous sommes perdus si nous traitons avec Dieu à de telles conditions. Et voilà la folie qu’Israël a faite, séduit par sa propre justice et se confiant en ses propres forces. Il fallait dire à Dieu : « Il est vrai que nous devons t’obéir ; mais, nous avons si souvent péché, que nous ne saurions accepter une promesse faite sous ces conditions-là. » Au lieu de cela, que répond le peuple ? « Nous voulons faire tout ce que l’Éternel dit. » Dans cette étrange théologie, toutes nos promesses de garder les commandements de Dieu se trouvent marquées au coin de la propre justice et du pharisaïsme juif. Ne dirait-on pas aussi que Dieu lui-même, en proposant aux enfants d’Israël la condition dont le docteur a parlé plus haut, les a induits en erreur, leur a du moins tendu un piége ?

Un échantillon bien caractéristique de ces discours et de toute la tendance de M. Darby, son dernier mot, en quelque sorte, c’est ce qu’il dit sur ce passage de St.-Paul (1 Cor. II, 2) : « Je ne me suis proposé de savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. » Un des pasteurs de Lausanne avait, dès la chaire, opposé ce texte aux novateurs religieux, exclusivement préoccupés de la prophétie. Darby soutenant, à cette occasion, que nous devons connaître le Sauveur glorifié, alla jusqu’à dire que « vouloir se borner à Jésus-Christ crucifié, c’est vouloir se borner à aussi peu de christianisme que possible. » — On aura beau dire qu’il y a du vrai dans cette assertion et que la prédication de la croix