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Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/39

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donc pas autre chose qu’une dénonciation des jugements de Dieu ?

C’est exactement d’après les mêmes principes que Darby prononce sur le sort de la révélation chrétienne, ou, pour parler avec plus de justesse, de l’économie actuelle ou de l’Église chrétienne. Du temps des Apôtres, elle subsistait, pleine de vie et d’activité. Sur presque tous les points du monde alors connu, l’on voyait surgir de petites églises, qui ne se donnaient point chacune, d’une manière absolue, pour l’Église de Dieu, mais qui se sentaient unies les unes aux autres. Tout comme, dans le canton de Vaud, qui est composé de plusieurs communes, il existe un gouvernement central, qui fait de toutes ces communes un seul État, de même l’Église avait dans les Apôtres son autorité centrale et suprême, qui lui imprimait l’unité, ou plutôt qui maintenait l’unité du corps de Christ sur la terre. Alors l’Église était dans son état normal, qui ne subista que jusqu’au départ des Apôtres.

Or, comment s’est-il fait que l’état normal de l’Église, en d’autres termes l’Église elle-même, ait pris fin ? Cela tint à deux causes. La première de ces causes fut l’apostasie de l’économie actuelle, c’est-à-dire de l’Église, mal qui date du temps même des Apôtres. Alors déjà les forces rebelles de l’Antechrist commençaient à se faire sentir dans l’Église : c’est ce que Darby établit par la citation de plusieurs passages de St.-Paul et de St.-Jude. En apostasiant, l’Église a forfait au maintien de l’économie actuelle ; car les chrétiens étaient solidairement responsables devant Dieu : ils ne formaient devant lui, pour ainsi dire, qu’une seule et même personne, sous le nom d’Église : le péché d’une partie des chrétiens