Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/61

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des airs d’orgueil et de défiance. Les pasteurs n’ont que trop à se plaindre de l’audace et de l’astuce de ces émissaires de Darby. Leur effronterie et leur jactance masquent pour l’ordinaire une honteuse ignorance du sens des Écritures ; mais ils montrent une certaine connaissance de la lettre, et ils manient avec assez d’adresse le texte biblique. C’est par là qu’ils en imposent aux gens, et leur jettent de la poudre aux yeux.


S’il est remarquable que ces prédicateurs s’adressent surtout, et presque exclusivement, aux personnes déjà réveillées, il ne l’est pas moins que celles-ci se laissent si facilement prendre dans leurs filets. Autant ce dernier fait, qui vient à l’appui de ce que nous avons dit du réveil, caractérise l’atmosphère religieuse du canton de Vaud, autant le premier nous apprend à connaître l’esprit du darbysme. On voit que ces frères visent moins à arracher les âmes à la perdition du monde, qu’à réunir sous leurs bannières les âmes déjà converties ; bien différents en cela de ces disciples de Wesley, par eux si hostilement traités, qui avaient commencé par faire retentir dans les rues les plus décriées de Londres la parole de la repentance et de la foi en Christ. Le darbysme a moins pour but d’annoncer les vérités même du salut, dont on n’était certes pas à jeun dans le canton de Vaud, que de répandre certaines opinions favorites sur l’Église et les destinées qui l’attendent. Bien plus, comme l’économie du Nouveau-Testament pourrait bien être déjà à sa fin, il n’y a proprement plus lieu, d’après ce système, de travailler à la conversion des âmes. On ne peut plus songer qu’à rassembler les enfants de Dieu déjà connus et manifestés comme tels, puisque l’économie actuelle est de fait ruinée, et