Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/62

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qu’ainsi le temps de la grâce pour les inconvertis semble être passé. Darby lui-même avoue qu’il vise au double but de la conversion des âmes et de la réunion des convertis sous la bannière des frères de Plymouth ; mais il est tout naturel et presque de nécessité que, dans la pratique, ce dernier but demeure plus en vue que le premier, qui parfois même s’efface entièrement. Pour les émissaires de Darby, lorsqu’on leur fait des observations là-dessus, ils disent tout naïvement qu’ils vont où ils trouvent les portes ouvertes. Il va presque sans dire que dans leurs peintures du règne du Messie, de la gloire des enfants de Dieu et de l’apparition tout à fait prochaine du Seigneur, les disciples cherchent à enchérir sur le maître ; et l’on sent aussi que ces peintures doivent être leur puissant instrument pour bouleverser une paroisse. Dans peu, bien peu de temps, au dire de quelques uns, les croyants seront enlevés à la rencontre du Seigneur dans les airs, et la plus affreuse ruine enveloppera soudain ceux qui ne vont pas aux réunions darbystes. Il est douteux que Darby lui-même soit allé jusque-là : du moins il n’a rien transpiré jusqu’ici qui autorise à le supposer. Mais c’est bien certainement à lui qu’on doit l’idée mère de telles idées ; certains indices nous portent à croire qu’il espère positivement voir, de son vivant, le retour du Seigneur. Nous avons au reste un échantillon des propos qu’il peut avoir tenus sur ce point, dans son Cordon écarlate, traité sur la prise de Jéricho et le salut de Rabab. Jèricho, c’est le monde qui se moque de l’avènement du Seigneur ; dans peu, très peu de temps le Seigneur paraîtra ; et la foi au sang de Christ est le cordon écarlate qui sauvera de la ruine générale l’âme élue, comme en fut jadis typiquement préservée Rahab. Cette application typique du cordon écarlate, très-heureuse en elle-même, n’est