Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/64

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déjà indirectement signalée par ce que nous avons dit plus haut de l’exagération avec laquelle est présenté dans cette école le salut par grâce, du mépris qu’on y fait de la prédication généralement en usage, et de la manière dont on y traite l’Ancien Testament, sur lequel il est déjà échappé à quelques amis de Darby des propos dédaigneux. Ils commencent aussi à faire à l’Église nationale un grief de ce qu’elle s’en tient à Jésus crucifié, au lieu de s’élever à la contemplation du Sauveur glorifié, qui va venir prendre les siens à lui. Ces erreurs, nous le répétons, ne sont qu’en germe dans le plymouthisme ; mais ce germe peut d’un moment à l’autre se développer.

Les détails suivants, tirés d’une lettre d’un pasteur vaudois nous donneront une idée frappante soit de l’anti-nomianisme qui commence à se montrer chez les Plymouthistes, soit de la manière dont ils cherchent à troubler les paroisses les plus florissantes et les mieux dirigées.

« Il n’y a guère plus d’un an et demi, autant que je puis m’en souvenir, que les premiers émissaires de M. Darby sont venus visiter cette paroisse et prêcher dans les assemblées de nos dissidents. V… est venu chez moi lors de sa première visite à N… ; nous nous sommes entretenus fraternellement sur divers points de la doctrine chrétienne, mais nous ne pûmes nous entendre sur la vocation au saint ministère. Dès lors il est revenu peut-être cinquante fois à N…., mais il n’est pas rentré chez moi. Dès lors nous avons eu en visite chez nos dissidents un nommé N… un M… un G…, etc. et enfin M. Darby lui-même. Ils ont d’abord été assez mal accueillis par nos principaux dissidents, qui avaient d’assez fortes préventions contre eux, et moins bien encore par nos chrétiens nationaux ; mais peu à peu, en ayant soin de ne prêcher que sur des points d’édification et non pas de controverse, dans