Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/69

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et l’on eût dit que l’anarchie darbyste les réconciliait tant soit peu avec l’ordre établi de la vieille Église.

En 1841 déjà, Darby se vit attaqué par un ministre dissident des plus considérés, dans une brochure, en réponse à laquelle il publia ses Développements nouveaux, etc., dont nous avons déjà parlé. Les chefs de la dissidence firent plus. Après s’être fait mutuellement part des sujets de plainte et d’inquiétude que leur donnait le darbysme, ils s’enhardirent à faire une démonstration publique d’opposition à la nouvelle doctrine, en convoquant à Lausanne, en septembre 1842, une assemblée générale, dans le but positif d’examiner, l’Écriture à la main, l’idée émise par Darby d’une apostasie de l’économie actuelle. Darby fut invité comme les autres ministres à cette assemblée ; mais il refusa net de s’y rendre. Quelques ménagements qu’on eût mis à indiquer le but de la réunion, l’opposition qui se déclarait par là, ne pouvait que déplaire à un homme impérieux, accoutumé depuis longtemps à se voir écouté comme un oracle, et à n’être jamais contredit. L’invitation n’obtint donc de lui qu’un refus, qu’il exprima même en termes passablement blessants. Cependant on le pressa tant, qu’il finit par se rendre à la réunion, escorté d’une dixaine de disciples ; mais il commença par protester contre cette réunion, en disant qu’il était, comme toujours, disposé à se présenter au milieu de ses frères ; mais qu’en s’y rencontrant dans cette occasion, il n’entendait pas s’être rendu à une convocation pour objet déterminé, et qu’il ne sanctionnait point par sa présence une prétendue assemblée qui n’avait pas l’approbation de Dieu. Elle n’avait en effet pas la sienne. Il refusait surtout obstinément de prendre part aux discussions ; mais on insista, en lui faisant un devoir de charité chrétienne