Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/76

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Olivier dut bientôt voir que les enseignements de Darby manquaient de logique ; il avait d’ailleurs à sa disposition le meilleur critère qu’on pût désirer, l’essai pratique qu’il voyait faire du nouveau système dans les réunions de Lausanne. Après en avoir longtemps souffert en silence, il finit par élever la voix et engager une polémique, qui pourrait bien ne pas être encore à son terme. On comprend que les adhérents de Darby prêtent à cette opposition les motifs les moins honorables ; mais chez les spectateurs impartiaux de la lutte, il n’y aura qu’une voix pour reconnaître qu’Olivier a fait son devoir et qu’il a encore bien ménagé son adversaire. Il a d’autant moins de reproches à se faire, qu’il a été et même est encore à certains égards sincère admirateur de Darby. C’est de M. F. Olivier que nous voulions parler, quand nous annonçâmes plus haut, qu’un ministre dissident avait recommencé, dans l’hiver de 1842 à 1843, à tenir des réunions indépendantes de celles de Darby. Il ne les mit pourtant pas à l’heure de ces dernières et s’abstint d’y donner la Cène ; ce n’est que depuis les derniers mois de l’année 1844 qu’il a introduit la communion dans ses assemblées. Mais il expliqua le parti qu’il prenait d’en ouvrir, par la considération que la prédication de M. Darby ne lui semblait pas répondre suffisamment à tous les besoins religieux. Il n’en fallut pas davantage pour que les sectateurs de Darby fissent pleuvoir sur lui les jugements les plus odieux, et le traitassent comme un schismatique. Dès le commencement ils ne voulurent pas même lui céder leur local pour y tenir ses réunions.

C’est au printemps de 1843, qu’Olivier engagea la lutte avec M. Darby, en opposant à son système l’idée du royaume de Dieu dans son Essai sur le royaume de Dieu, suivi d’un examen rapide des vues publiées par M. John Darby sur l’a-