Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/86

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Les paroles par lesquelles M. Olivier termine sa brochure, confirment ce que nous avons dit plus haut sur le respect qu’il porte à M. Darby : « Je crois remplir un devoir en priant mes lecteurs de ne pas juger M. Darby uniquement sur ce qu’il y a d’incorrect dans ce système, qui fut autrefois une production de sa jeunesse, et sur lequel il est à mes yeux beaucoup inférieur à lui-même. — Je me plais à lui reconnaître un ministère très-bienfaisant sous beaucoup de rapports et qui m’a été fort utile à moi-même. — Je crois qu’il avait auprès de nous de la part de Dieu une mission véritable, celle de nous faire croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ! et je regrette vivement qu’il ait compromis une aussi belle position par des préoccupations si ardentes, si dangereuses et qui, par suite de l’opposition toute naturelle qu’elles ont soulevée contre lui, le circonscrivent dans un cercle fort restreint, et même lui impriment quelque peu (?) le caractère d’un chef de parti. »

À ces griefs d’Olivier, par où nous terminons l’exposé que nous avions à faire de sa polémique avec Darby, nous ajouterons une remarque : c’est qu’il n’est pas jusqu’au dernier de ces abus qu’il reproche au darbysme, celui de tenter Dieu par l’abandon du culte aux caprices de l’inspiration, qui ne fût en germe dans le réveil religieux qui avait précédé. Alors déjà, l’on avait vu des pasteurs et même des proposants qui, trouvant profane d’élaborer un sermon et laissant à d’autres les précautions humaines pour monter en chaire, n’y apportaient qu’une inspiration hélas ! imaginaire. On ne saurait croire combien ce travers a fait de tort à la prédication de l’Évangile. Non-seulement, en effet, il manquait à ces téméraires improvisations tout ce que la forme d’un discours peut avoir d’attrayant, mais elles fatiguaient encore par la stérilité