Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/88

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M. Wolff à nier le don même du St.-Esprit et son assistance nécessaire pour exercer le ministère.

En butte à tant d’attaques, qui se rencontraient toutes, comme en un point culminant, dans le reproche fait au nouveau système d’abolir le ministère, Darby sentit qu’il fallait répondre sur ce point ; et il écrivit, encore en 1843, son traité sur Le Ministère, considéré dans sa nature, dans sa source, dans sa puissance et dans sa responsabilité. C’est là presque son dernier mot et le couronnement de son système. On trouvera peut-être qu’en venant parler de ministère, de pasteurs, de docteurs etc., M. Darby se contredit lui-même, et l’on n’aura pas tort. Cependant, son inconséquence n’est pas tout à fait aussi complète qu’elle le parait ; car elle tient surtout à l’emploi qu’il affecte de faire des termes usités (de ministre, etc.). Mais c’est qu’il donne à ces termes un tout autre sens que nous. Et il ne serait pas le premier qui par ce moyen aurait réussi à glisser des idées nouvelles dans l’esprit des masses.

Après avoir parlé d’une manière, il est vrai, peu exacte de la différence entre les deux économies, il pose le principe général, que supposer la nécessité d’une classe de sacrificateurs, c’est nier l’efficace de l’œuvre de Christ qui nous a acquis le privilège de nous présenter nous-mêmes devant Dieu (p. 9). Cependant il y a dans la nouvelle alliance un ministère, et voici sa source : Dieu était en Christ réconciliant le monde avec soi, ne leur imputant pas leurs péchés et mettant en nous la parole de la réconciliation (p. 10). Parce que Jésus, pour nous réconcilier avec Dieu, a dû mourir et quitter la terre, son œuvre restait inachevée dans son application ; le complément de cette œuvre était de commettre aux hommes la parole de réconciliation selon sa puissance et son bon plaisir.