Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il entrait donc deux éléments dans le ministère, 1° une profonde conviction, un sentiment puissant de l’amour de Dieu ; 2° les dons qui rendaient capable d’annoncer aux hommes, selon leurs besoins, les richesses de cette grâce qui animait les cœurs de ceux qui l’annonçaient. C’est ce que nous présente la parabole des talents (Math. XXV) ; Darby en conclut qu’il y a des différences de capacités et de dons pour le ministère (p. 10, 11). Ainsi Darby, après avoir semblé en premier lieu étendre le ministère à tous les chrétiens (mettant en nous), le restreint immédiatement après à ceux qui ont reçu les dons nécessaires ; et ces deux idées sont jointes ensemble par un donc. Pour ne laisser aucun doute à l’égard de ce dernier point, Darby dit positivement que la souveraineté de Dieu donne des dons comme bon lui semble et appelle à tel ou tel ministère (p. 13). D’un autre côté, il va jusqu’à dire que chaque don en exercice est un ministère (p. 37) ; même de présenter un verre d’eau à son frère, est dans ce sens une fonction de ministre ; c’est de cette manière que s’élargit de nouveau la sphère du ministère qu’il venait de resserrer dans de plus étroites limites.

Les dons, dit-il aussi (p. 38), sont proprement ce qui est appelé le ministère. Le pasteur est un don puisqu’il est dit, Éphés. IV, 11, que Dieu a donné les uns comme pasteurs, etc. Le pastorat, le ministère, conclut Darby, n’est donc pas une charge conférée par les hommes, c’est pourquoi le ministère suppose une entière liberté par rapport aux hommes : ceux-ci ne sauraient intervenir comme source et autorisation du ministère sans neutraliser, d’un côté, l’amour comme source d’activité, ou sans empiéter, de l’autre, sur la souveraineté de Dieu qui appelle, qui envoie et dont l’appel fait devoir (p. 13). Il applique au ministère ce que Paul dit de son apostolat, qu’il n’était ni de l’homme, ni par le moyen de l’homme,