Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/90

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mais par Jésus-Christ et Dieu le père (p. 38). Par là même, le ministère n’a aucune responsabilité envers les hommes, envers le corps de Christ, envers l’Église. L’exercice du don ne dépend nullement de la volonté du corps, mais du chef (p. 112). Cependant l’existence d’un don de ministère est constatée par l’effet qu’il produit ; sous ce rapport Darby retombe involontairement et presque à son insu dans l’idée qu’il vient de combattre, et il place par là le ministère sous la sanction de l’assemblée sur laquelle s’exerce son action. Mais ces contradictions, ces incohérences sont encore bien légères auprès de celles que les lecteurs attentifs auront sûrement déjà remarquées. Le même homme qui nous a si fortement prêché que l’Église n’existe plus depuis le départ des apôtres, qui s’irrite si facilement contre ceux qui veulent fonder des églises ou considérer l’Église comme encore existante, nous parle d’un bout à l’autre du traité dans le même sens que ceux qu’il combat avec tant d’opiniâtreté ; il est constamment question de l’Église ; nul doute que Darby n’en admette encore l’existence. Mais il y a plus. Le reproche qu’il fait aux autres de vouloir imiter les apôtres retombe sur lui-même, d’après ce qu’il dit que les ministres sont envoyés immédiatement de Dieu. Ce n’est du reste qu’une des faces de la même inconséquence que nous avons déjà maintes fois rencontrée.

On ne peut être ministre, selon M. Darby, qu’en étant tout aussi bien que St.-Paul appelé immédiatement de la part de Dieu, à l’exclusion de toute intervention humaine. Il semble en effet que M. Darby veut, tout en abolissant le pastoral proprement dit, rétablir une espèce d’apostolat, et certaines expression de la brochure sur le ministère paraissent confirmer cette supposition (p. 40). M. Darby, qui n’a aucune position fixe, qui passe sa vie à visiter telles ou telles églises et à en fonder