Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/98

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radicalisme n’a pas assez gagné la masse de la nation, nous l’espérons, pour écarter longtemps celle-ci de la marche politique que lui a tracée son histoire ; et l’on verra de même, en matière d’Église, qu’un peuple que la loi du 14 Décembre 1839 n’a pas même agité, n’est pas fait pour donner dans l’anarchie religieuse des frères de Plymouth. La durée du plymouthisme dépendra d’ailleurs de la tournure que prendront nos affaires religieuses. Le meilleur moyen d’assurer cette durée, c’est la persécution des frères de Plymouth telle qu’elle a été pratiquée en diverses localités. Si l’on persiste à entraver l’activité bienfaisante des ministres de l’église nationale, ce sera aussi un fort bon moyen pour confirmer les Plymouthistes dans leur antipathie contre cette Église et pour augmenter leur nombre.

Pour ce qui est des congrégations dissidentes, il est bien à craindre qu’elles ne restent exposées, et ne finissent même par succomber à l’action dissolvante du nouveau système, qui a leurs propres principes pour point de départ. Toutefois, quoique notre attachement à l’église nationale ne nous permette pas, en général, une grande sympathie pour ces congrégations, nous avouons franchement que dans la crise présente nos vœux sont pour elles. Le penchant des populations de langue française à la dissidence, nous avertit qu’il y en aura toujours d’une ou d’autre espèce dans le canton de Vaud ; et nous ne saurions désirer de voir transformées en congrégations plymouthistes ces petites églises qui, avec toute l’étroitesse de vues qu’on leur peut reprocher, nourrissent pourtant et développent la vie religieuse d’une manière salutaire à plusieurs. Nous ne pouvons donc pas adhérer au jugement que nous entendons quelquefois prononcer autour de nous, que M. Darby a rendu un grand service à l’église