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affirmer qu’il y avait de la cendre à Saint-Pierre ; c’est une simple question de fait… et l’on n’est point d’accord sur cette question.

Et j’ai observé, depuis que je fais du reportage, que jamais, sur des faits, sur des évidences, on ne peut trouver accord des témoins.

Jugez de ce que cela peut donner quand un intérêt quelconque est en jeu.

Ainsi, M. Knight, élu de la majorité de couleur, a intérêt à présenter ses électeurs comme des gens d’une humanité supérieure. Il a toujours été très ennuyé quand je lui ai parlé des pillages, quand je lui ai parlé des répartitions de secours, etc… Les paniques il ne s’en souvient pas non plus. Il ne sait plus qu’une chose. C’est qu’il est le sénateur d’une population héroïque… et même si on le pousse un peu, sans réticence il vous conte aimablement qu’il a, comme les autres d’ailleurs, accompli quelques actions héroïques. Il raconte par exemple que passant avec le Suchet devant une des communes du Nord, commune menacée, alors que personne du Suchet n’osait se risquer à aller à terre à cause de l’état de la mer qui brisait terriblement, il y est allé, lui… pour rassurer la population par quelques bonnes paroles. Cela je me rappelle qu’il nous l’a conté à Marcel Hutin et à moi quand le jour de l’arrivée à Bordeaux nous dînions à côté de lui.

Marcel Hutin n’a point publié cela dans son interview du sénateur. Mais il a publié ceci :


J’ai l’avantage de jouir d’une certaine réputation dans l’île ; j’étais arrivé quelques jours auparavant, pour y apporter l’appoint de mon influence aux candidats républicains. Déjà des phénomènes volcaniques s’étaient produits