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sans doute une commission de poursuite contre ces pirates (car ce sont des pirates), que vous pourriez faire valoir auprès des officiers de la marine de Sa Majesté dans l’un des ports du nord du royaume. Il existe des vaisseaux corsaires tout à fait aptes à cette poursuite.

— Je pars.

— N’en faites rien encore, monsieur le chevalier. C’est là une mesure extrême à laquelle, dans l’intérêt de la sécurité de l’enfant, vous ne devriez recourir que si son absence se prolongeait. Je vais mander moi-même au baron de Valjacquelein mon avis, qui est de payer la somme que ces malandrins de mer ne manqueront point de demander. Il n’y a nul déshonneur à céder aux exigences de gens de cette espèce dans le moment où ils détiennent provisoirement la force, et ne pas leur céder mettrait votre cadet en péril grave. Je n’ai pas besoin de vous expliquer pourquoi. Vous pourriez, vous, monsieur le chevalier, faire la côte, vous renseigner adroitement dans les villages, auprès des gens suspects de chaque pays, des gens qu’on sait capables d’être en relations avec les contrebandiers. Ceux-ci ne sont point sans connivence chez des gens de la côte. Peut-être, ainsi, hâteriez-vous la mise en liberté du jeune Yves. »

Le chevalier remercia Me Hornek de cette judicieuse consultation. Il revint à Penhoël presque aussi vite qu’il en était venu, dans le dessein de commencer par ce lieu, naturellement, la série des recherches qu’avait conseillées le tabellion. Mais il trouva, en arrivant, une surprenante nouvelle qui le retint. Il rencontra, à l’entrée du bourg, un enfant de pêcheurs, un petit pauvre, nommé Naïk Dagorne, qui lui causa une vive surprise. Et les événements se précipitèrent.

Jacques Lermont.

(La suite prochainement.)


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