Toutefois, sur les réclamations de l’Angleterre, cette concession fut annulée au profit du duc de Montagne…
— D’accord, riposta Louis Clodion ; mais, sur de nouvelles réclamations de la France, elle fut également annulée…
— Et qu’importait, puisque les colons anglais y restèrent ?…
— S’ils y restèrent, il n’en est pas moins vrai qu’au traité de Paris de 1763, la souveraineté pleine et entière de cette colonie fut attribuée à la France ! »
C’était la vérité, et Roger Hinsdale, très résolu à défendre sa cause, dut le reconnaître. Puis, pendant la période qui suivit, Sainte-Lucie vit sa prospérité s’accroître avec le nombre des établissements fondés par les colons voisins de Grenade, de Saint-Vincent, de la Martinique. En 1709, l’île comptait près de treize mille habitants, esclaves compris, et, en 1772, plus de quinze mille.
Toutefois, Sainte-Lucie n’en avait pas fini avec les puissances qui se disputaient sa possession, et Roger Hinsdale put ajouter :
« En 1779, l’île fut reprise par le général Abercrombie et repassa sous la domination britannique…
— Je le sais, répondit Louis Clodion, qui s’entêtait de son côté, mais le traité de 1783 la rendit encore une fois à la France…
- ↑ D’après une photographie gracieusement communiquée par la Société de géographie.