Philomèle est muette. Écho n’a plus de voix ;
Zéphire vainement agite le feuillage ;
La mer en vain pour toi mugit sur le rivage ;
Il est vrai que sans nous, dans ton triste repos,
Tu te vois à l’abri des diseurs de bons mots,
Dont la froide gaîté, dont la fade éloquence
Font regretter souvent le modeste silence.
Divise-nous, lecteur ; tu vois ce mot charmant,
Qu’une vierge aux autels balbutie en tremblant,
Un adverbe ; un oiseau, cette nymphe adorable
Que Jupiter aima, si l’on en croit la Fable.
Mon premier est muet, ouvert ou bien fermé,
Selon que le cas le demande :
La dévote est, dit-on gourmande ;
Par elle aussi toujours mon second fut aimé.
Lorsque Jésus naquit, tout Bethléem charmé
Accourut dans mon tout lui porter son offrande.
Pour me loger je n’ai besoin d’autrui ;
Aussi, chez moi je ne souffre personne ;
Et sous mon toit si quelqu’un s’introduit,
C’est quand j’y meurs, ou quand je l’abandonne.