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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/358

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529. Énigme.

Que je sois beau, que je sois laid,
Grand ou petit, droit ou mal fait,
En tous temps, en tous lieux, je suis très-nécessaire.
A-t-on besoin de moi, on ne calcule guère
Mon plus ou moins de qualité.
À peine même on considère
Ma bonté, ma solidité.
Sans y penser, de ma force infinie
On fait usage tous les jours ;
Pour elle ne sont rien les fardeaux les plus lourds ;
Ils peuvent m’écraser : mais jamais je ne plie,
Et toujours dur et ferme comme un roc,
D’une armée aisément je soutiendrais le choc.
Je parcours les vallons, je franchis les montagnes,
On me trouve au milieu des fertiles campagnes ;
Je suis toujours ouvert, je sers tous les états,
Riches et indigents, officiers et soldats.
Je sais diriger et conduire
Même celui qui ne me connaît pas,
Et si parfois il est dans l’embarras,
Un signe, un mot suffisent pour l’instruire,
Et rendre plus certains ses pas.
Souvent de m’avoir fait on se vante, on se loue.
Cependant envers moi (faut-il que je l’avoue ?)