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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/42

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En amputant la mienne on me donne la vie
Qu’auparavant je n’avais pas.
Je suis alors un oiseau de passage
Très-distingué par son plumage.
On me remarque aussi, dans un repas,
Par mon volume et mes goûts délicats.
En me rendant ma tête, on m’y donne une place ;
C’est l’argent, le vermeil, le Sèvre ou le Japon
Dont on a soin d’embellir ma prison
Qui n’occupe, il est vrai, qu’un très-petit espace.
J’ai fait naître un adage, en arrivant trop tard,
Lequel vulgairement s’applique à tout retard.
Enfin d’un fat à la démarche fière.
L’on dit qu’il croit primer, chez le Saint-Père,
Dans une dignité qui tient son nom de moi.
Tu n’es pas envieux, Lecteur, d’un tel emploi.


10. Énigme.

Mère des ris et des disputes,
Rien ne peut résister à mon vaste pouvoir,
Quelquefois je fais naître aux malheureux l’espoir.
De se relever de leurs chutes.
J’inspire aux plus grossiers souvent de l’éloquence.
Sans user de contrainte avec le plus discret.
Je lui sais arracher doucement son secret,
Et donne au plus timide une pleine assurance.