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Page:Hilbert - Sur les problèmes futurs des mathématiques.djvu/38

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ner, les trois branches fondamentales des Mathématiques, à savoir la Théorie des nombres, l’Algèbre et la Théorie des fonctions, sont dans le rapport le plus intime, et je suis convaincu que la Théorie des fonctions analytiques de plusieurs variables ferait un progrès essentiel si l’on arrivait à la découverte et l’étude des fonctions qui, dans un corps de nombres algébriques quelconque donné, jouent le rôle analogue à celui joué, dans le corps des nombres rationnels, par la fonction exponentielle, et, dans le corps imaginaire quadratique, par la fonction modulaire elliptique.

Nous arrivons maintenant à l’Algèbre ; je parlerai dans ce qui suit d’un problème de la Théorie des équations, et d’un autre problème auquel m’a conduit la Théorie des invariants algébriques.


XIII. — Impossibilité de la résolution de l’équation générale du septième degré au moyen de fonctions de deux arguments seulement.

La Nomographie[1] a pour but la résolution des équations au moyen du tracé de réseaux de courbes qui dépendent d’un paramètre arbitraire. On voit immédiatement que toute racine d’une équation dont les coefficients dépendent de deux paramètres seulement, c’est-à-dire que toute fonction de deux variables indépendantes, est représentable d’une foule de manières, d’après ce principe de la Nomographie. Enfin, il est évident que ce principe, qui ne comporte l’emploi d’aucun élément mobile, permet de représenter une grande classe de fonctions de trois variables et plus, à savoir toutes les fonctions que l’on peut obtenir en construisant d’abord une fonction de deux arguments, puis en remplaçant chacun de ces arguments par une fonction de deux arguments, ces derniers à leur tour étant encore remplacés par des fonctions de deux arguments et ainsi de suite, en formant ainsi un enchaînement fini de fonctions de deux arguments. Par exemple, toute fonction rationnelle d’un nombre quelconque d’arguments appartient à cette classe de fonctions que l’on peut construire au moyen de tables nomographiques ;

  1. M. d’Ocagne, Traité de Nomographie. Paris, Gauthier-Villars ; 1899.