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série des commentateurs.

pement de flatuosités ; et il ajoute, que le passage en question ne peut être expliqué que médicalement, et que l’interpréter ainsi, mot à mot, c’est se borner à lire les livres des anciens médecins comme ceux des historiens, Hérodote et Ctésias, et renoncer à y chercher des enseignements utiles à l’art[1].

Ailleurs il dit : « J’admire les commentateurs, ils prétendent seuls comprendre des passages énigmatiques que personne ne comprend ; quant aux propositions qui sont claires pour tout le monde, ce sont les seules qu’ils ne comprennent pas[2]. »

Galien, continuant ses reproches aux commentateurs, dit : « Qu’un d’eux ait à lire une telle observation : le premier jour on tira à la malade une livre et demie de sang, le troisième guère plus d’une demi-livre, car il y avait huit onces. Le professeur[3] commentateur expliquera ce que les Grecs appelaient livre et once ; le médecin voudra savoir quels signes indiquaient la saignée. Cela vaut mieux que de rechercher duquel des Prodicus Hippocrate a entendu parler[4]. » Galien a raison à certains égards. Cependant si les anciens commentateurs que le médecin de Pergame critique ainsi étaient arrivés jusqu’à nous, nous y trouverions des renseignements historiques plus intéressants et plus utiles que certaines longues dissertations médicales où il ne fait que développer ses hypothèses favorites. Il les blâme de rapporter, à propos d’une proposition, toutes les propositions semblables qui se trouvent dans la Collection hippocratique,

  1. Galien, t. v, p. 479, Éd. Basil.
  2. Tome v, p. 485, Éd. Basil.
  3. Σοφιστής. Ce titre ou celui de ἰατροσοφιστής fut souvent donné particulièrement aux professeurs de l’école d’Alexandrie.
  4. Tome v, p. 486, Éd. Basil