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introduction.

le Troisième livre des épidémies, Hippocrate ayant dit qu’Hermocrate demeurait auprès de la nouvelle muraille, certains commentateurs prétendaient que cette circonstance avait été notée à dessein, parce que une nouvelle construction est malsaine ; d’autres, les contredisant, voulaient prouver que ce n’était pas à cause de la chaux qu’Hippocrate avait fait mention de la nouvelle muraille, mais parce que cette bâtisse avait gêné l’accès de l’air et du soleil à la maison qu’Hermocrate habitait[1].

Les commentateurs s’attachaient à prouver qu’Hippocrate avait bien fait de noter la patrie du malade ; car, ajoutaient-ils, Asclépiade a dit que les habitants de Parium étaient particulièrement soulagés par la saignée[2], Galien les blâme beaucoup de ces inutilités. Plusieurs des commentateurs, négligeant le point de vue médical et ne s’occupant que de l’interprétation grammaticale, vont au plus facile. Ainsi, dans un endroit du Sixième livre des épidémies, où les squames du pityriasis de la tête sont mentionnées, en même temps que le développement d’air dans l’intérieur du corps, ils ne s’inquiètent nullement de ce qui se présente chez les malades ; mais, prenant les mots tels qu’ils sont donnés, ils s’efforcent d’expliquer le texte, en disant que les squames sont engendrées par des humeurs portées vers la tête, que ces humeurs sont entraînées vers les parties élevées par un air chaud, et que, pour cette raison, il s’agit, dans le passage susdit, d’air et de flatuosités. Galien combat une telle interprétation, en remarquant qu’il a vu beaucoup de personnes atteintes de pityriasis du cuir chevelu sans aucun dévelop-

  1. Galien, t. v, p. 399, Éd. Basil.
  2. Καὶ γὰρ ὑπ’ Ἀσκληπιάδου λελέχθαι τοὺς ἐν Παρίῳ μάλισθ’ ὑπὸ φλεβοτομίας ὀνίνασθαι. Gal., t. v, p. 452. J’ai l’édition de Bâle sous les yeux, et je corrige οὐκ en ὑπ’.