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introduction.

du médecin qui fut une gloire de l’île de Cos. Cependant on ne peut guère douter qu’il n’en ait parlé.

Mais on a une mention bien plus précise et bien plus authentique, sinon sur Hippocrate, du moins sur les asclépiades de Cos et de Cnide. En parlant, dans le chapitre II, de la généalogie d’Hippocrate, j’ai rappelé qu’elle avait été donnée par Ératosthène, le plus ancien auteur, à notre connaissance, qui eût écrit sur cette généalogie ; mais en même temps j’ai fait remarquer que, copiée par le savant astronome d’Alexandrie, elle devait avoir quelque fondement. Or Photius, dans le bien court extrait qu’il nous a conservé de Théopompe, nous a indiqué une des sources où Ératosthène a dû puiser. Théopompe, historien célèbre dont les livres ont malheureusement péri, a vécu du temps de Démosthène et d’Aristote ; il avait quarante-cinq ans vers l’époque de la mort d’Alexandre. Il est donc peu éloigné d’Hippocrate lui-même. Or dans son douzième livre il avait, en parlant des médecins de Cos et de Cnide, expliqué comment ils étaient asclépiades, et comment les premiers descendants de Podalire étaient venus de Syrnos[1]. Cette indication, intéressante pour l’histoire de la famille d’Hippocrate, montre que la généalogie copiée par Ératosthène reposait Sur des documents empruntés à des écrivains qui étaient bien plus voisins de l’époque du médecin de Cos, et par conséquent plus sûrement informés.

La mention des médecins de Cos et de Cnide faite dans une grande histoire comme celle de Théopompe, témoigne de l’importance qu’avaient prise, et ces établissements médicaux, et les hommes qui y présidaient.

  1. Περὶ τε τῶν ἐν Κῷ καὶ Κνίδῳ ἰατρῶν, ὡς Ἀσκληπιάδαι, καὶ ὡς ἐκ Σύρνου οἱ πρῶτοι ἀφίκοντο ἀπόγονοι Ποδαλειρίου. Phot., Bibl., p. 203, Éd. Hoeschel.