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introduction.

Une autre source de renseignements précieux venait des écrits médicaux antérieurs ou immédiatement postérieurs à Hippocrate. Les écrits antérieurs sont ceux d’Alcméon, de Diogène d’Apollonie, de Démocrite, de Prodicus, d’Épicharme, d’Euryphon. Toute cette littérature est anéantie ; mais si nous l’avions encore, s’il nous était possible d’étudier ces monuments plus anciens qu’Hippocrate lui-même, nous y trouverions très certainement des termes de comparaison et des rapprochements, nous comprendrions ce qui a été imité par les hippocratiques, et nous arriverions à fixer avec beaucoup de précision une généalogie des observations et des théories médicales telles qu’elles se comportent dans la Collection. Maintenant, supposons que nous possédons tous les écrits composés dans l’âge qui a suivi immédiatement Hippocrate, c’est-à-dire les livres de Dioclès, de Praxagore, de Philotimus, de Dieuchès. Nous trouverons, dans cette nouvelle série de productions, des termes de comparaison, des rapprochements, mais qui seront dans un ordre inverse de ceux dont il a été question pour l’autre série, c’est-à-dire que les comparaisons et les rapprochements, au lieu de descendre vers Hippocrate, remonteront vers lui. De cette façon, on enfermerait, entre deux limites fixes et rapprochées, toutes les œuvres dites hippocratiques, et on parviendrait, en un bon nombre de cas, à porter un jugement très précis à l’aide des lumières qui borderaient les deux côtés de la voie où l’on passerait en revue les écrits hippocratiques. Tour à tour imitateurs et imités, emprunteurs et prêteurs, ces livres se trouveraient naturellement mis à leur place ; et tout ce qui, dans cette collection, échapperait à l’une ou à l’autre de ces limites, serait dès lors frappé d’un caractère incontestable d’illégitimité.

Nous n’avons aucune preuve que les critiques et commen-