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introduction.

après ce médecin[1]. Que ce livre soit ou ne soit pas d’Hippocrate, c’est une question que je laisse de côté pour le moment ; toujours est-il que le livre des Articulations, quel qu’en soit l'auteur, est antérieur à Dioclès lui-même. Cela posé, voyons les conséquences qui en découlent, et auxquelles M. Hecker ne me paraît pas avoir fait assez attention. Il place Praxagore de Cos après Dioclès, et avec raison ; puis il attribue à Praxagore d’avoir découvert la distinction entre les veines et les artères[2]. Il y a contradiction entre cette assertion et l’assertion incontestable, selon M. Hecker et selon moi, que le livre des Articulations est antérieur à Dioclès ; car ce livre contient, en plusieurs endroits, la distinction des artères et des veines. « J’expliquerai ailleurs, dit l’auteur de ce traité, les communications des veines et des artères[3], » et ailleurs : « Les ligaments, les chairs, les artères et les veines présentent des différences pour la promptitude ou la lenteur avec laquelle ces parties deviennent noires et meurent[4]. » Ces citations montrent la distinction des artères et des veines à une époque antérieure à Dioclès, et, à plus forte raison, à Praxagore, auquel on ne peut laisser l’honneur de cette découverte sans faire violence à des textes précis. Dans tous les cas, il faut opter : ou placer la composition du traité des Articulations après Praxagore, ou admettre que les artères ont été distinguées des veines avant ce médecin. Mais, comme, en matière de cri-

  1. Geschichte der Heilkunde, B. i, S. 217.
  2. Geschichte der Heilkunde, B. i, S. 219.
  3. Αἱ δὲ φλεβῶν καὶ ἀρτηριῶν κοινωνίαι ἐν ἑτέρῳ λόγῳ δεδηλώσονται. P. 485, Éd. Froben.
  4. Διενέγκοι… καὶ ἐς τὸ θᾶσσόν τι καὶ βραδύτερον ἀπομελανθέντα ἀποθανεῖν τὰ νεῦρα καὶ τὰς σάρκας καὶ τὰς ἀρτηρίας καὶ τάς φλέβας. Page 497, Éd. Froben.