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de quelques points de chronologie médicale.

été, il est vrai, posées par eux ; mais elles m’ont paru avoir besoin et de rectification et d’extension ; et je me suis engagé dans des recherches dont j’expose ici au lecteur le résultat.

Les hippocratiques ont-ils distingué les veines des artères ? en quel point du corps ont-ils placé le commencement des vaisseaux sanguins ? ont-ils connu l’art d’explorer le pouls ou sphygmologie ? ont-ils confondu, sous le nom commun de chairs, le parenchyme des organes et les muscles eux-mêmes, et n’ont-ils jamais employé cette dernière dénomination pour désigner les organes qui servent à la contraction ? ont-ils connu les nerfs ? Enfin doit-on admettre qu’ils n’ont jamais examiné, à l’aide de la dissection, des parties du corps humain ? De ces questions l’une, à savoir celle qui est relative au commencement des vaisseaux sanguins, n’a jamais été complètement examinée, elle n’est que touchée par M. Dietz dans son édition du traité de la Maladie sacrée[1] ; les autres ont été diversement résolues ; toutes importent à la consolidation de la critique des livres hippocratiques.

Les auteurs d’histoire de la médecine ont généralement admis que la distinction des artères et des veines avait été faite très postérieurement à Hippocrate. Rien cependant n’est moins prouvé que cette assertion. La discussion de quelques passages de l’Histoire de la médecine de M. Hecker, va montrer que l’anatomie des vaisseaux sanguins a besoin, quant à la série de découvertes dont elle a été l’objet, d’être examinée de plus près, et surtout à l’aide des témoignages que nous fournit l’antiquité. Dioclès de Caryste, qui vivait peu de temps après Hippocrate, avait connu le livre des Articulations : M. Hecker en conclut que ce livre, qu’il dit n’être pas d’Hippocrate, avait été composé très peu de temps

  1. P. 155. Lips. 1827.