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introduction.

comme on broie un médicament, cela indique certaines règles pour des procédés pharmaceutiques.

L’examen minutieux de ce que l’on pourrait appeler les sources de la Collection hippocratique nous a montré que les auteurs qui y figurent avaient puisé, et dans une littérature déjà riche, et dans la pratique d’un corps médical déjà nombreux. À l’époque où Hippocrate et ses successeurs ont écrit, la Grèce possédait beaucoup de livres sur la médecine ; l’enseignement en était répandu ; un grand nombre de praticiens étaient disséminés dans le pays, et ils agitaient entre eux, soit de vive voix, soit par écrit, des questions variées de théorie et de pratique. L’étude, sous ce point de vue, de la Collection hippocratique, nous a donné quelques aperçus sur l’état de la science et sur le public médical qui la cultivait, et surtout elle a grandement changé l’idée qu’on se fait ordinairement de la position d’Hippocrate dans la médecine grecque. En consultant les écrits hippocratiques, seuls dignes de foi en cela, et corroborés en outre par les témoignages des écrivains contemporains, on le voit placé au milieu d’un mouvement scientifique qui a commencé avant lui, auquel il prend une part active, et qui se développe avec vigueur et plénitude long-temps encore après sa mort.

La Collection hippocratique porte en son propre sein l’indice des travaux qui furent exécutés alors, et la trace des pertes que nous avons faites ; confirmant ainsi le résultat déjà obtenu par l’examen des sources elles-mêmes où ont puisé les auteurs hippocratiques. Leurs œuvres n’ont pas été moins maltraitées que les œuvres des autres médecins de leur temps ; de telle sorte que la Collection hippocratique, qui n’est déjà qu’un fragment de la littérature médicale de cette époque, n’est à son tour qu’un fragment des produc-