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des plus anciens témoignages.

On pourrait concevoir quelque doute en voyant que Xénophon dit seulement que les jours critiques sont divins ; mais quand il s’agit d’indiquer l’opinion de Callimaque, de Bacchius, de Philinus, d’Héraclide de Tarente, que l’on sait d’ailleurs être des commentateurs d’Hippocrate, le glossateur ne s’exprime pas d’une autre façon ; il dit que, suivant ces critiques, la peste est divine, rapportant ainsi brièvement l’interprétation qu’ils donnaient du mot divin dans Hippocrate ; et Galien, disant que cet auteur a exprimé son opinion, mais n’a pas éclairci la pensée d’Hippocrate, donne à entendre qu’il y avait une relation quelconque entre le passage d’Hippocrate et l’explication de Xénophon.

Il y a lieu, peut-être, à invoquer encore en faveur d’Hippocrate le témoignage de Mnésithée d’Athènes. Ce médecin a joui d’une grande réputation dans l’antiquité. Son époque n’est pas connue d’une manière très précise ; cependant on croit qu’il a été postérieur, de peu, à Praxagoras. Les paroles de Galien (le lecteur en jugera) me semblent indiquer que Mnésithée avait parlé d’Hippocrate : « L’homme de l’art l’emporte sur l’homme étranger à la médecine, parce qu’il sait de combien la santé s’éloigne de la maladie. Hippocrate, le premier, a touché ce sujet. Il a été imité par tous ceux qui l’ont suivi et qui ont compris ses livres ; et parmi eux était Mnésithée d’Athènes, homme versé dans toutes les parties de la médecine[1]. » Si Mnésithée n’avait pas mentionné Hippocrate, Galien s’exprimerait-il ainsi ? Le médecin athénien avait, le premier, établi un système noso-

  1. Πλέον δέ τι κἀν τούτῳ τῶν ἀτέχνων ὁ τεχνίτης ἔχει. Καὶ τί τὸ πλέον ; Ἱπποκράτης μὲν καὶ τοῦτο πρῶτος ἀπάντιων, ὧν ἴσμεν, γέγραφεν· ὑπεμνήσαντο δὲ ἐπὶ πλέον τῶν μετ’ αὐτὸ ὅσοι τῶν ἐκείνου συνῆκαν γραμμάτων, ὧν εἷς ἦν καὶ Μνησίθεος ὁ Ἀθηναῖος, ἀνὴρ τά τε ἄλλα ἱκανὸς πάντα τὰ τῆς τέχνης κτλ. t. 4, p. 197, Éd. Basil.