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introduction.

sept livres, et dont Cælius Aurélianus[1] et Érotien[2] citent le second. Galien nous a conservé un assez long passage d’Asclépiade tiré peut-être de quelqu’un des commentaires indiqués plus haut, et qui mérite d’être rapporté ici. « Les os se luxent, dit Asclépiade, sans cause apparente, par l’action des maladies chroniques ; Hippocrate le témoigne dans son Traité des articulations. J’en ai moi-même observé deux cas : le premier fut à Parium[3] ; le malade, sans avoir reçu de coup, sans avoir fait de chute, commença par ressentir des douleurs dans la jambe ; au bout de trois mois qu’il passa au lit, la tête du fémur fut chassée hors de sa cavité. Le malade éprouva cet accident par l’excès, je pense, des douleurs auxquelles il fut en proie. Le second cas s’est présenté sur un jeune homme, acteur tragique. Chez lui aussi l’os de la cuisse se luxa sans cause apparente, les chairs attirant par l’inflammation la tête de l’os et le chassant de la cavité qu’il occupait. » Cette citation pourrait faire croire qu’Asclépiade n’était pas aussi injuste à l’égard d’Hippocrate que Galien le prétend en plusieurs passages. « Asclépiade, dit-il[4], méprise les dissections d’Hérophile, accuse Érasistrate, et fait peu de cas d’Hippocrate. » Il est probable que, dans toutes les circonstances où les théories hippocratiques ont été en contradiction avec les siennes, le médecin bithynien a peu ménagé le médecin de Cos ; mais on peut croire que, dans la chirurgie, il a rendu hommage à son expérience.

Il y a eu deux Lycus parmi les commentateurs d’Hippocrate ; c’est une particularité de l’histoire médicale qu’il

  1. Acut. 3, 1,
  2. P. 300, Éd. Franz.
  3. Ville célèbre sur l’Hellespont.
  4. Tome I, p. 436. Éd. Basil.