CHAPITRE VI
DES DIFFÉRENTES LISTES DES ÉCRITS HIPPOCRATIQUES.
Il existait dans l’antiquité des tables ou listes qui, soit qu’elles fussent destinées à un auteur unique, soit qu’elles s’étendissent à toute une branche de littérature, contenaient l’indication des livres. Galien fait mention d’une liste semblable, et en parlant d’un ouvrage (le Traité des Glandes)[1] que nous possédons encore, il ajoute, pour en confirmer l’illégitimité, que ceux-mêmes qui ont composé les tables n’en ont pas parlé[2]. Si un de ces index était parvenu jusqu’à nous, il nous offrirait certainement des renseignements précieux ; et quand même il se bornerait à une sèche nomenclature, il nous apprendrait encore quelle était, au moment où il avait été composé, la liste des écrits admis comme hippocratiques. À défaut d’un tel document, il faut réunir et comparer les indications qui sont éparses dans différents auteurs.
Si l’on se rappelle ce que j’ai dit dans le chapitre IV, où j’ai rassemblé les plus anciens témoignages sur Hippocrate, on comprendra qu’il serait inutile de chercher, dans l’intervalle qui a précédé l’établissement des grandes bibliothèques et de l’érudition alexandrine, une trace suivie des écrits hippocratiques. Si l’on rapproche de cette donnée celles qui ont été fournies par le chapitre précédent, où l’on a vu que les tra-