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introduction.

nération, et certainement Bacchius avait connu l’un puisqu’il avait connu l’autre. Quand on rencontre la preuve qu’un commentateur a expliqué une expression du iiie livre des Épidémies et une expression du vie, il est indubitable que ses explications s’étendaient aux sept livres. Le même raisonnement s’applique à toutes les lacunes importantes que présentent les indications réunies sur les travaux critiques des plus anciens commentateurs.

Ainsi, depuis l’âge d’Hérophile et d’Erasistrate, se déroule une série non interrompue de travaux qui ont pour objet Hippocrate, et la collection qui porte son nom. Elle est constituée dès lors ; et cependant ses imperfections, son désordre, ses obscurités et ses incertitudes exercent, dès lors aussi, toute la sagacité des critiques. Cette remarque est donc digne d’attention, et je la consigne ici comme une date importante dans l’histoire de cette Collection. Auparavant on connaît, on cite plusieurs ouvrages d’Hippocrate, et on ne connaît, ni ne cite l’ensemble des œuvres qui ont été rassemblées sous cette commune appellation. Depuis, elle est établie d’une manière irrévocable dans ses parties essentielles ; les critiques y ajoutent ou y retranchent, selon leur propre jugement, mais ils en consacrent en même temps, par leurs travaux, l’existence, la composition et la tradition. Visiblement, elle a été formée, en tant que Collection, au moment où la fondation des grandes bibliothèques publiques développèrent le goût des livres et de l’érudition. Du reste, à ce point d'histoire littéraire, qui mérite plus qu’une indication passagère, un chapitre spécial est réservé.

Érotien est le premier dont il nous reste une liste complète. Il importe de la rapporter ici puisque c’est le plus ancien monument de ce genre qui nous ait été conservé, et de la