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travaux modernes sur les livres hippocratiques.

petite entreprise, ni l’œuvre d’un homme qui ne serait pas versé dans toutes les parties de l’art médical, et qui ne se serait pas long-temps familiarisé avec les écrits de cet auteur ; puis comprendre quels ouvrages sortent de l’école d’Hippocrate, exige beaucoup de travail ; enfin reconnaître quels sont ceux qui portent l’empreinte de la main du maître, c’est le plus grand effort de l’esprit le plus sagace et le plus exercé. Si j’ai fait quelque progrès dans l’étude des livres hippocratiques, j’ose dire que notre auteur seul jusqu’à présent, ou bien a touché le but même, ou du moins en a été le plus près.

Mais, sur cet objet, il n’est pas étonnant que les avis soient partagés ; et, puisque vous me demandez mon opinion, il est un point sur lequel j’ai toujours été et je suis encore en suspens. Je ne me souviens pas avoir lu dans aucun auteur qu’Hippocrate ait, de son vivant, publié aucun de ses ouvrages ; entre les raisons qui portent à croire qu’en effet il n’a rien publié lui-même, la plus forte est peut-être que, dans ceux-mêmes que tous regardent comme authentiques, certaines parties s’éloignent de ses doctrines, de l’aveu même de Galien ; d’autres sont d’une obscurité excessive, d’autres sont répétées dans les mêmes traités et dans des traités différents, d’autres enfin sont sans ordre, sans lien, et composées tout-à-fait contre les bonnes règles d’écrire, qu’un si grand homme n’a certainement pas ignorées. Il est donc probable que des livres qui n’étaient ni convenablement rédigés, ni achevés, n’ont pas été publiés par lui-même.

Ces raisons portent à conclure que les livres de la première et de la seconde classe sont du même ordre. Je donne un complet assentiment à la composition de la troisième classe telle que notre savant auteur l'a présentée