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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/196

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introduction.

d’Hippocrate, que les livres hippocratiques ont subi des altérations au moment de la dispersion de la Bibliothèque d’Alexandrie. Il va même plus loin : il suppose qu’Artémidore Capiton et Dioscoride ont substitué des livres apocryphes aux vrais écrits d’Hippocrate. C’est bien complètement oublier la tradition des commentateurs ; et ces deux auteurs ne se seraient pas ainsi mépris s’ils avaient suivi de près la succession non interrompue des écrivains de l’antiquité qui se sont occupés des livres hippocratiques. On comprend par cet exemple combien la critique s’expose en ne tenant pas minutieusement compte des travaux anciens ; et l’on voit qu’il n’a pas été inutile de dresser, comme je l’ai fait, une liste longue, mais exacte, des commentateurs grecs d’Hippocrate.

Gruner regarde comme étant d’Hippocrate les livres suivants : le Serment ; les Aphorismes ; le livre de l’Air, des Eaux et des Lieux ; le Pronostic ; le 2e livre des Prorrhétiques ; le livre de l’Officine du médecin ; le 1er et le 3e livre des Épidémies ; le traité du Régime dans les maladies aiguës ; des Plaies de têtes ; des Fractures, où pourtant il est parlé des muscles. Tout le reste, il le rejette du canon hippocratique.

Il se pose, avec raison, la question de savoir pourquoi il y a eu tant de divergences dans les jugements sur les écrits hippocratiques, mais il ne la résout pas. La cause de ces divergences sera expliquée dans le chapitre XI, où je montrerai que la Collection hippocratique a été formée de pièces privées, la plupart, de tout témoignage au moment où elles furent publiées.

Ackermann, dans sa notice sur l’histoire littéraire d’Hippocrate[1], soumettant à l’analyse l’authenticité des écrits hip-

  1. Bibl, gr. ed. Harles., t. ii, p. 535.