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travaux modernes sur les livres hippocratiques.

méd., t. I, p. 250) que cette théorie est de beaucoup postérieure à Alcméon ; mais rien n’autorise à soupçonner que Plutarque ait commis une erreur en rapportant l’opinion du philosophe pythagoricien. Que l’usage de ces théories ait été familier aux pythagoriciens et à Alcméon, c’est ce qui résulte, outre le témoignage de Plutarque, du témoignage d’Aristote. « Alcméon, dit Aristote, assure que la plupart des choses humaines se divisent en deux, c’est-à-dire en contraires, comme le noir et le blanc, le doux et l’amer, le bon et le mauvais, le petit et le grand[1]. »

Dans le dialogue intitulé le Sophiste, où Platon fait intervenir des philosophes de l’école d’Élée, il est remarqué qu’un autre (on a rapporté cette allusion à Archélaus, maître de Socrate) attribuait l’association et la production des choses à deux qualités, l’humide et le sec, ou le chaud et le froid[2]. Au reste, Archélaus avait soutenu que le froid et le chaud, séparés l’un de l’autre, étaient le principe du mouvement[3]. Parménide admettait deux qualités, le chaud et le froid[4]. Plutarque rapporte[5] qu’Anaximène faisait jouer un rôle au froid et au chaud. Diogène d’Apollonie admettait[6]

  1. Φησὶ γὰρ εἶναι δύο τὰ πολλὰ τῶν ἀνθρωπίνων, λέγων τὰς ἐναντιότητας..… οἷον λευκὸν, μέλαν· γλυκὺ, πικρὸν· ἀγαθὸν, κακόν· μικρὸν, μέγα. Metaphys. I, 5.
  2. Δύο δὲ ἕτερος εἰπὼν, ὑγρὸν καὶ ξηρὸν ἢ θερμὸν καὶ ψυχρὸν, συνοικίζει τε αὐτὰ καὶ ἐκδίδωσι. T. v, p. 39, Éd. Tauchn.
  3. Οὗτος ἔφη εἶναι ἀρχὰς τῆς κινήσεως ἀποκρίνασθαι (f. ἀποκρινόμενα), ἀπ’ ἀλλήλων τὸ θερμὸν καὶ τὸ ψυχρόν. Orig. Philosophum. c. 9.
  4. Theophr., de Sens., 3.
  5. De primo Frig., T. v, p. 402, Éd. Tauch.
  6. Τὴν γῆν τὴν σύστασιν εἰληφυῖαν κατὰ τὴν ἐκ τοῦ θερμοῦ περιφορὰν καὶ πῆξιν ἐκ τοῦ ψυχροῦ. Diog. Laert., lib. IX. p. 363, Éd. H. Steph.