je tâcherai de le démontrer plus loin, des écrits qui doivent être restitués à Hippocrate.
Ceux qui ont consulté principalement les témoignages des anciens critiques ont mis l’étude sur un terrain solide, qu’il ne s’agissait plus que d’étendre, en rendant, s’il était possible, les recherches plus minutieuses. C’est ainsi que j’ai été amené à réunir tous les témoignages antiques de Platon, de Dioclès, d’Aristote, d’Hérophile, de Xénophon, à en tirer tout ce qu’ils renfermaient, à rappeler l’existence de la Collection médicale de Ménon, et à constater, autant que faire se pouvait, les documents bons et valables sur lesquels les anciens commentateurs s’appuyaient. De cette étude est sortie la conjecture qu’un petit nombre d’écrits d’Hippocrate seulement avaient vu le jour et avaient circulé de son vivant, et que le gros n’en était devenu public qu’après la fondation des grandes bibliothèques ; car c’est jusque-là que remonte la longue série de commentateurs que j’ai déroulée. Il a fallu alors se rendre compte de cette publication, et rechercher les traces de la manière dont la Collection hippocratique avait été composée. Les chapitres X et XI sont consacrés à cet examen.
En étudiant les recherches de M. Link, je ne tombai pas d’accord avec lui sur les bases qu’il avait admises, et il me resta prouvé que toutes les théories qu’il croyait être ou dues à Aristote, ou postérieures même à ce philosophe, remontaient beaucoup plus haut ; j’en retrouvai la trace du temps d’Hippocrate et avant lui, et il me devint clair que ces doctrines avaient cours à l’époque même où vivait le médecin de Cos, et qu’il fallait reporter plus loin dans l’antiquité le travail d’idées qui les avait enfantées. Étendant alors le plan de M. Link, et suivant l’exemple qu’il m’avait donné, j’ai essayé de me faire un tableau exact du système même