Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
234
introduction.

parties voisines d’où ils naissent sont les organes principaux de la poitrine[1]. Le même livre présente encore deux ou trois autres fois l’emploi du mot τόνοι. Dans le traité des Instruments de réduction, il est dit[2] : « Il y a à craindre la rétention d’urine dans la luxation de la cuisse en avant ; car l’os appuie sur des τόνοι, qui sont dangereux. » Dans le 2e livre des Épidémies, il est dit[3] : « Les dépots se font par les veines, les τόνοι, les os, les ligaments (νεῦρα), la peau, ou d’autres voies. » Et plus loin : « Deux τόνοι descendent du cerveau sous l’os de la grande vertèbre, le long de l’œsophage[4]. » Telles sont les notions que la Collection hippocratique contient sur les nerfs ; évidemment ils ont été entrevus ; mais leurs fonctions et leurs relations restent tout à fait ignorées. Platon s’est servi aussi du même mot et à peu près avec le même sens dans un passage qui, venant en confirmation des conclusions générales de ce chapitre, doit être ici rapporté : « un état se dissout comme un vaisseau ou un animal, dont les nerfs (τόνοι), les ligamens et les tenseurs des tendons, organes de même nature, quoique disséminés, ont reçu des noms divers[5]. » Ainsi, on voit dans ce passage, 1o  que les τόνοι sont nommés ; 2o  qu’il est parlé de parties qui servent à tendre les tendons, ce qui prouve la connaissance des muscles, et il n’est plus

  1. Tome v, p. 624, Éd. Basil.
  2. Page 508, Éd. Frob.
  3. Page 312. Éd. Frob.
  4. Page 317, Éd. Frob.
  5. Καθάπερ νεὼς ἢ ζώου τινὸς, οὒς τόνους τε καὶ ὑποζώματα καὶ νεύρων ἐπιτόνους, μίαν οὖσαν φύσιν διεσπαρμένην, πολλαχοῦ πολλοῖς ὀνόμασι προσαγορεύομεν. De leg. xii, l. VI, p. 440, Éd. Tauchn. Platon se sert de termes qui conviennent aussi bien à un vaisseau qu’à un animal.