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de quelques points de chronologie médicale.

les résultats que j’ai obtenus par des voies différentes, et qu’elles les auront même fortifiés en plusieurs points.

En résumé, les connaissances médicales contenues dans les livres hippocratiques ont un caractère qui leur est propre. L’anatomie y est peu développée et peu étudiée, excepté pour quelques points sur lesquels la chirurgie avait jeté déjà de grandes lumières. Les artères sont supposées pleines d’air, ou portent, avec d’autres canaux, un nom commun, qui accroît encore la confusion ; les relations des vaisseaux sanguins avec le cœur sont considérées comme peu importantes ; l’application de la sphygmologie est tout à fait ignorée, les nerfs sont l’objet de quelques vagues désignations ; la polémique se dirige soit contre l’école de Cnide, soit contre l’emploi des doctrines de la philosophie éléatique dans la médecine ; nulle trace ne s’y fait voir des doctrines d’Érasistrate, à plus forte raison des sectes médicales postérieures ; tout le développement qu’on y trouve dérive sans peine de l’état antérieur des connaissances médicales. Ainsi on est autorisé par la composition seule des écrits hippocratiques à les reporter dans l’âge qui a précédé les grands travaux d’Érasistrate, d’Hérophile et de l’école d’Alexandrie. C’est un résultat auquel j’arrive toujours, de quelque côté que je considère la Collection hippocratique.