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introduction.

des gens en santé ? n’y faut-il voir qu’un indice de cette opinion qui se confirme de plus en plus dans mon esprit, à savoir que nous n’avons dans la Collection hippocratique, à part quelques livres bien conservés, que des débris, des extraits, des fragments de grands travaux sur la médecine ?

Le deuxième livre des Maladies a un double commencement. Après une exposition d’un certain nombre de maladies de la tête[1], le même sujet est repris avec le titre : Maladies qui naissent de la tête[2], à peu près dans les mêmes termes, mais avec un peu plus de développement, et c’est au début de ce second commencement que se trouve la phrase qui est placée à la fin de l’opuscule du Régime des gens en santé. N’est-ce pas là encore une preuve de ces destructions que j’ai signalées, un reste de ces ruines devant lesquelles je suis demeuré bien des heures en contemplation assidue, espérant qu’un détail inaperçu me révélerait l’ordonnance de l’édifice auquel elles ont appartenu ?

Je ne parlerai pas ici des nombreux passages qui sont simultanément répétés avec les mêmes termes dans les différents livres des Épidémies ; je ne parlerai pas non plus de répétitions analogues, mais moins nombreuses, qui sont entre ces mêmes livres des Épidémies et les Prénotions de Cos. Je me bornerai à quelques exemples.

Il est dit dans le traité de la Nature de l’homme[3] : « Les maladies qu’engendre la plénitude sont guéries par l’évacuation ; celles qu’engendre l’évacuation, par la plénitude. » Cela se trouve avec les mêmes termes dans les Aphorismes, IIe section[4].

  1. Page 140, Éd. Frob.
  2. Νοῦσοι αἱ ἀπὸ τῆς κεφαλῆς γινόμεναι. P. 142, Éd. Frob.
  3. Page 22, Éd. Frob.
  4. Page 391, Éd. Frob.