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introduction.

pour remonter aux sources et aux vieux manuscrits, il n’en put trouver, soit à Rome, soit à Pergame, qui eussent plus de trois cents ans de date[1].

Apollonius Biblas nous apprend par ce peu de mots que dans la bibliothèque d’Alexandrie il pouvait y avoir, pour le même ouvrage, deux sortes d’exemplaires, l’un venu directement, l’autre venu par les Navires. En effet, la bibliothèque fondée par Ptolémée fils de Lagus et agrandie par Ptolémée Philadelphe, son successeur, contenait déjà un grand nombre de livres, avant que Ptolémée Évergète, qui fut le troisième roi grec de l’Égypte, eût eu l’idée d’intéresser à son goût les navigateurs qui abordaient à Alexandrie ; et c’étaient ces premiers livres qui avaient formé le fond de la bibliothèque alexandrine, et dont les doubles avaient souvent été apportés par les Navires. Quant à la Collection hippocratique, le fait est établi pour le 3e livre des Épidémies : une copie provenait des Navires, une autre n’en provenait pas. Il y a plus : cette Collection existait dans la bibliothèque avant l’arrivée des livres des Navires ; car Bacchius et Philinus, disciples d’Hérophile, et un peu antérieurs à Ptolémée Evergète, en avaient expliqué les mots difficiles, sans parler d’Hérophile, qui avait commenté le Pronostic ; sans parler de Xénocrite, qui, avant Bacchius, avait expliqué certains mots hippocratiques ; sans rappeler que la partie du livre du Régime dans les maladies aiguës que Galien regarde comme ajoutée par une main étrangère au livre d’Hippocrate, y était réunie dès le temps d’Érasistrate[2]. Ainsi il est

  1. Tome v, p. 661, Éd. Basil.
  2. Τοῦτο τὸ βιβλίον, εἰ καὶ μὴ Ἱπποκράτους ἐστὶ σύγγραμμα, παλαιὸν γοῦν ἐστιν ὡς κατὰ τοὺς Ἐρασιστράτου χρόνους ἤδη προσκεῖσθαι τῷ γνησίῳ. Gal., tome v, p. 89, Éd. Basil.